exception
-
Une langue singulière avec des exceptions plurielles (3e partie)
- Par Agathe Costes
- Le 16/09/2011
- Dans L'instant culture de l'écrivain public : pause-café, pause français
En cette veille de week-end nous abordons un virage difficile, après le pluriel des noms, voici le pluriel des noms composés. Autant vous dire que, comme on le crie souvent dans le langage familier lorsqu'on tape violemment (quotidiennement pour certains, si, si...) le coin de la table : " Aïe aïe aïe. "
Déjà, et si vous lisez régulièrement ce blog vous commencez à en avoir l'habitude, rappelez-vous qu'il n'y a pas de règles sans exceptions. C'est l'une des nombreuses " joies " du français !
Donc, quand le mot composé est formé par deux noms, il prend la marque du pluriel : des bâteaux-mouches longent la Seine, les enfants naissent dans des choux-fleurs (c'est bien connu), il faut toujours utiliser des mots-clés pour ses recherches, etc.
Des exceptions ? Evidemment... Vous achetez bien des timbres-poste, vous aimeriez que votre patron ait son bureau à des années-lumière du vôtre, car vous avez travaillé avec des gardes-chasse et suite à cela vous avez souscrit plusieurs assurances-vie...
En fait, lorsque le deuxième nom est complément du premier, vous ne l'accordez pas.
Quand le mot composé contient un nom suivi d'une préposition suivie, elle, d'un autre nom, vous ne devez mettre au pluriel que le premier nom : vous avez admiré de magnifiques chefs-d'oeuvre représentant des arcs-en-ciel, tout en mangeant des pommes de terre (c'est moins probable, mais bon).
Sauf que... Sauf que... les bêtes à cornes ne sont pas de cet avis, encore moins quand vous les recevez lors de tête-à-tête pour déguster des pot-au-feu (fort improbable également, j'en conviens).
Retenez alors que quand le deuxième mot est introduit par les prépositions à ou au, le mot composé reste invariable pour conserver la prononciation du singulier.
Voilà pour aujourd'hui, en espérant que la reprise des cahiers n'ait pas été trop ardue...
A bientôt !
-
Une langue singulière avec des exceptions plurielles (2e partie)
- Par Agathe Costes
- Le 01/09/2011
- Dans L'instant culture de l'écrivain public : pause-café, pause français
Les noms en -al forment leur pluriel en -aux. En effet, nous nous sommes tous rendus à des festivaux (sic) cet été... C'était un régal, cette sorte de bal ou de carnaval sans aucun chacal...
Les noms en -ail (font mal ?) se terminent avec un s au pluriel, comme détails. Certains s’en sortent en formant leur pluriel en -aux : vitrail/vitraux, corail/coraux, émail/émaux, fermail/fermaux, soupirail/soupiraux, vantail/vantaux, bail/baux et le meilleur pour la fin travail/travaux. Eh oui…
Les noms finissant par s, x et z au singulier ne prennent pas de marque de pluriel : les Chinois mangent du riz dont les prix sont toujours plus élevés.
En revanche, certains noms n’existent qu’au pluriel : dans la catégorie « réunion de famille » (plus ou moins joyeuse, j’en conviens) on retrouve les fiançailles et les obsèques. Existe aussi uniquement sous la forme plurielle les ténèbres et les mœurs.
Etrange groupement de mots : ténèbres, mœurs, fiançailles et obsèques… Ils expriment tous quelque chose de fort émotionnellement (obsèques, fiançailles, ténèbres), ou ancré dans notre culture (mœurs, fiançailles, obsèques). Les mots qui n’existent qu’au pluriel sont-ils plus forts que ceux qui peuvent être au singulier ? L'union ferait donc la force, même en orthographe ? Que penser du mot repos alors ? Qu'il est plus fort que travaux ?! En ces temps de rentrée, je vous laisse méditer sur cette conclusion farfelue...
-
Une langue singulière avec des exceptions plurielles (1re partie)
- Par Agathe Costes
- Le 18/08/2011
- Dans L'instant culture de l'écrivain public : pause-café, pause français
Attention, avis à tous les amateurs de français et de toutes ses subtilités, aujourd'hui le blog fait la part belle aux formations du pluriel pour les noms.
Facile me direz-vous... Et pourtant cela ne l'est pas tant que ça, car mettre au pluriel un nom revient à citer une infime partie des nombreuses exceptions de notre chère langue (comme le dit la chanson : " fascinante, intelligente, intéressante... ").
La plupart des noms forment leur pluriel en ajoutant un s : amis, copains, etc. Jusque là tout va bien.
Les noms en -ou forment leur pluriel en ajoutant un s : trous, clous, bijoux, hiboux... Comment ? Un x à la fin de bijoux, hiboux, cailloux, choux, genoux, joujoux, poux ?! Eh oui...
Les noms en -eu prennent un x au pluriel : désaveux, adieux, feux (vous ne le confondez pas avec l'adjectif feus - mes feus aînés - non, bien sûr que non). Mais bleus et pneus sont là pour vous rappeler à l'ordre également.
Evidemment, d'autres cas de ce type seront abordés plus tard dans ce blog. Pour l'instant, notez tout de même que certains mots changent complètement de forme au pluriel. C'est le cas pour ail qui devient aulx. N'allez pas au marché en demandant des aulx (vous serez sûrement soupçonné de cannibalisme), en revanche n'hésitez pas à le placer au Scrabble...